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Avec l'organisation en 1969 du 1er festival culturel panafricain, Alger proposa une manifestation qui entendait afficher sa dissidence avec le Festival mondiale des arts nègres, qui s'était tenu trois ans plus tôt à Dakar. Le terme «panafricain» visait à signaler la réunion, qui faisait défaut à Dakar, entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne. Il était aussi l'occasion d'une rencontre, non plus seulement entre la représentation officielles des pays, mais entre les mouvements de libération noirs: notamment d'Angola, de la Guinée Bissau, ou l'ANC, mais encore le Black Panther Party américain. Le festival entendait ainsi proposer une alternative au réseau d'intellectuels noirs prônant la négritude et constitué autour de le revue Présence Africaine: Pathé Diagne, Sénégalais opposant de Senghor, en fut un des principaux organisateurs. Pluridisciplinaire, le Festival d'Alger offrit aux spectateurs des concerts de free-jazz (avec Archie Shepp notamment) mais aussi de musique traditionnelle africaine, des expositions d'art moderne et d'art ancien, des pièces de théâtre radicales et des films mais également des danses folkloriques et, en point d'orgue, un grand colloque de réflexion sur «la culture africaine, ses réalités, son rôle dans la lutte de libération, dans la consolidation de l'unité africaine et dans le développement économique et sociale de l'Afrique». peu d'orientations dans ces domaines y furent cependant dessinées, car le colloque fut bien davantage l'occasion de véritable réquisitoire contre la négritude. Les attaques les plus vives, furent émises par Sékou Touré, Stanislas Adotevi, René Depestre ou Henri Lopes qui proclamèrent la «mort de la négritude», concept et instrument politique inadapté à la réalité africaine, lui préférant celui de «conscience nationale» développé par Frantz fanon. Alger sembla ainsi être le théâtre d'une rupture générationnelle et de l'émergence d'une nouvelle conscience internationale. Cependant la philosophie de la négritude continua après Alger de servir à beaucoup de ministères de la culture en Afrique, particulièrement au Sénégal, en Côte-d'Ivoire et au Cameroun.

Extrait de la notice consacrée au festival dans l'« Africa Remix Sampler» de Thomas Boutroux et Cédric Vincent publié dans le catalogue de l'exposition «Africa remix : l'art contemporain d'un continent» présentée au Centre Pompidou, Galerie 1, du 25 mai au 8 août 2005

Ces documents collectés par Michel Leiris et Jacqueline Delange furent donnés à la bibliothèque du Musée de l'Homme. C'est à l'occasion du récolement des fonds transférés lors du chantier de la médiathèque que ces documents ont été remis au pôle archives.

Type d'entrée : versement

Date d'entrée : 19/05/2015

Discours officiels, interventions au symposium, publications

Communicable

Publications issues du festival

Alger 1969: 1er festival culturel panafricain. O.U.A. / 1969

Bulletin d'information du ... festival culturel panafricain O.U.A / 1969-

La Culture africaine: le symposium d'Alger, 21 juillet-1er août 1969 : premier festival culturel panafricain Festival culturel panafricain (1er ; 1969 ; Alger) / S.N.E.D. [Société nationale d'édition et de diffusion] / cop. 1969

Symposium du Premier festival culturel panafricain. Alger, juillet 1969 [Communications et dossier de presse]. Suivi de : World festival of Negro Arts, bibliography

Festival culturel panafricain (1er ; 1969 ; Alger) / [s.n.] / ca 1969

Le Premier Festival culturel panafricain

Ministère de l'information et de la culture / 1970

Publications sur le festival

Khellas, Mériem L'Algérie indépendante du premier festival culturel panafricain / [s.n.] / 2009

Khellas, Mériem, Le premier festival culturel panafricain : Alger, 1969, une grande messe populaire

L'Harmattan / DL 2014, cop. 2014

Films et entretiens

Klein, William , Festival panafricain d'Alger Eldridge Cleaver Black Panther, Edition remasterisée et restaurée / Arte Editions / 2010, cop. 1970

Entretiens réalisés par PANAFEST Archive